«Les femmes devraient être libres de choisir leur destin.» Tanya Lallmon n’y va pas de main morte. Dès son plus jeune âge, cette jeune femme dynamique s’engage dans une vie marquée par l’activisme. Ce qui lui vaut de recevoir le Young Woman Leadership Award lors du World Sustainable Congress de 2023 ainsi que le Champion of Diversity and Inclusion Award et le Humanitarian Warrior Award. Elle souligne avec perspicacité : «Ces distinctions mettent en lumière l’importance cruciale de l’égalité des sexes dans le domaine du leadership, encourageant ainsi davantage de femmes et de membres de la communauté LGBTQI+ à occuper des positions de premier plan dans la promotion du développement durable.» Paradoxalement, elle puise son inspiration militante dans son enfance passée au sein d’un environnement conservateur. «On m’encourageait surtout à devenir une épouse parfaite plutôt qu’une femme de carrière. Or, je reste convaincue que l’un n’exclut pas l’autre. Tout comme l’un n’a pas plus de valeur que l’autre.». L’adolescente d’alors observe de près les femmes occupant des postes à responsabilité, notamment la rectrice de son collège, le Queen Elizabeth, et la ministre des Droits de la femme, «un rôle généralement attribué à une femme pour être politiquement correct». Ce dernier constat ajoute de l’eau à son moulin féministe : il lui devient impératif de changer la perception restrictive des femmes dans les sphères dirigeantes et elle se doit d’être un modèle concret pour la prochaine génération de jeunes filles et de jeunes femmes. Spécialisée dans la défense des droits des personnes LGBTQI+, Tanya Lallmon est chercheuse à l’université de Malte où elle prépare une thèse sur les méthodologies permettant de combler le fossé entre la politique et la pratique en matière de droits des personnes LGBTQI+. Son objectif est de mettre en lumière les défis spécifiques auxquels est confrontée cette communauté à Maurice et de formuler des recommandations concrètes pour renforcer la protection de ces droits. Parlant de ses recherches, elle souligne que «les résultats de cette étude peuvent servir pour impulser des réformes politiques et juridiques en faveur des droits des personnes LGBTQI+ à Maurice et d’ailleurs en se basant sur des arguments solides pour soutenir le plaidoyer en faveur de leurs droits». Parallèlement, elle poursuit un master en droit à l’université de Pretoria et cherche, dit-elle, à approfondir sa compréhension des questions relatives aux droits sexuels et reproductifs dans un contexte africain. Tanya Lallmon reconnaît les perceptions préconçues associées à son âge en tant que jeune leadeuse, âge qu’elle ne souhaite d’ailleurs pas révéler pour ne pas prêter foi à celles-ci. Cependant, loin de la décourager, cela la motive à démontrer que la jeunesse et la féminité peuvent apporter une contribution significative et innovante. «Les possibilités de leadership ne devraient pas être limitées par l’âge», affirme-t-elle, soulignant l’importance de briser les stéréotypes liés à l’expérience et à la maturité. Mais quels sont ses projets ? Elle parle avec enthousiasme de sa participation en mars 2024 à la CSW68 (Commission de la condition de la femme) aux Nations unies en tant qu’Outright UN Rights and Religion Fellow. Cette plateforme, souligne-t-elle, constitue une opportunité de faire entendre une voix féminine mauricienne pour sensibiliser aux défis auxquels sont confrontées les Mauriciennes, en particulier en ce qui concerne les droits religieux et les droits des minorités. À celles désireuses de laisser leur empreinte dans le monde, elle partage des conseils imprégnés de sagesse et de vécu : «Surmontez vos doutes. Voyez en ces moments-là autant d’occasions de croissance personnelle et apprenez à les transformer en détermination.» Pour la jeune femme, il est essentiel de rester informée sur les tendances, les défis et les opportunités dans son domaine de prédilection. Tout comme il est primordial d’être prête à s’adapter et à apprendre constamment. «Votre impact ne se mesure pas uniquement à coups de succès individuel, mais aussi à la manière dont vous ouvrez la voie à d’autres femmes. Il est donc essentiel de penser au-delà de vous-même et de travailler à la création d’un héritage positif pour les futures générations de leadeuses.»