Sa passion pour la moto prend naissance un peu au hasard. Pour Ruben Bacha, il est important de préciser que c’est un peu grâce à son frère aîné, Yogen, qu’il s’y est intéressé. «Je n’avais que 12 ans et mon père avait offert une moto à mon frère. Alors, pour ne pas faire de jaloux, il m’en a offert une également», souligne-t-il d’un ton enjoué. Ce fut alors le début de ce qui changera à jamais sa vie. «Et au final, je me suis retrouvé à plus apprécier la moto que mon frère Yogen.»

La moto, c’est presque toute sa vie. Cependant, après son BAC, il s’envole pour l’Angleterre pour entamer des études en comptabilité. «L’idée ne m’avait alors pas effleuré que je ferai de ma passion, mon métier.» Son échappatoire d’alors pendant ses années estudiantines était les courses de kart et d’automobiles, ce que préféraient ses parents aux courses moto.

«Après mes études, je m’adonnais toujours au sport mécanique. Je décroche ma licence de compétition FIA à la Silverstone Race School en 2001 et je participais à des compétitions de haut niveau automobile en Angleterre pendant les week-ends et mes parents ont vite compris qu’ils ne pouvaient rien y faire.» Suite à cela, le directeur de Ruben Racing se met à participer régulièrement à des courses nationales britanniques à Donington, à Snetterton, Rockingham, Brands Hatch et à Silverstone, entre autres.

«D’ailleurs, la compétition à Donington m’a beaucoup marqué et je m’en souviendrai toujours car mon équipe avait remporté la quatrième place. On était à une marche du podium» lâche-t-il avec nostalgie.

«…si mon fils développe une passion pour cela, je l’encouragerai…»

En 2006, Ruben Bacha lance Ruben Racing, spécialisée dans l’auto-moto. «Je savais qu’il y avait mieux à faire. Car les compétitions en Angleterre, c’est bien, mais à Maurice, nous n’avons pas de circuit approprié pour.» Il lance alors sa société et devient ainsi une référence dans le secteur auto-moto.

Marié à Karen Foo Kune et père du petit Ryūichi, il arrive un peu plus à se mettre dans la peau de ses parents et à comprendre leur inquiétude face à tout ce qui touche aux courses auto-moto, mais plus précisément à la course moto. «Cependant, si mon fils développe une passion pour cela, je l’encouragerai. Tout comme je l’encouragerai à faire de la danse ou de la musique s’il le souhaite.»

Pour Ruben Bacha, conduire une moto c’est le plaisir de parcourir des routes inaccessibles aux voitures et le plaisir de faire profiter aux autres. D’ailleurs, en ce qu’il s’agit de Ruben Racing, l’expert en mécanique compte développer encore plus le segment automobile, mais s’investir aussi dans le sport mécanique «afin d’apporter plus de facilités aux Mauriciens, un projet de kart est à l’étude».