Fêtes-moi mal

Fêtes-moi mal
Ah, la saison festive ! cette période a l’art de faire ressortir la bonne, la brute et la truande chez certaines. C’est le cas de zoé, qui incarne les trois rôles à la fois.

Sergio Leone et les sociétés de production derrière ce grand classique du western spaghetti aurait été aux anges s’ils m’avaient rencontrée avant 1966. Au lieu de payer les trois têtes d’affi che de l’époque (Clint Eastwood-Le Bon, Lee Van Cleef- La Brute et Eli Wallach-Le Truand), ils auraient pu ne composer qu’avec moi. Imaginez la ristourne sur le budget de prod !

Pour rester dans le lexique cinématographie, mon scénario tourne ces jours-ci autour des festivités à venir. Oui, il n’y en a que pour les fêtes. Et croyez-moi, ça fi nit par user ! Surtout que le boulot, lui, le vrai, ne se met pas au diapason. Loin de là. C’est justement la période où l’on tire sur tout ce qui bouge : corbeaux, apaches, comanches, méchants. À se demander si l’esprit de Noël n’a pas enfourché son cheval (traîneau) pour disparaître dans un nuage de poussière… Avec comme générique de fin, I’m A Poor Lonesome Cowgirl.

Pour ma part, je suis tentée de répondre que la saison ressemble comme deux gouttes d’eau au temps tanguant entre ensoleillement et grisaille. J’avoue que tant qu’il s’agit de l’enfant, c’est défi nitivement La Bonne qui fait surface. J’aurais beau crié à tue-tête qu’on va y aller mollo cette année question cadeaux et autres, mais quand c’est l’enfant, le seul, l’unique, je fonds comme neige au soleil. Quitte à me priver.

À l’opposé, quand mon Zules adoré me prend pour la bonne (technicienne) de surface, il fait surgir La Brute en moi. Par exemple, pendant que je nettoie et récure, il se la coule douce. Résultat : pétage de plomb, petites phrases assassines et claquage brutal d’objets. Puis il y a les autres, qui me donne envie de dégainer plus vite que mon ombre, de remplacer leurs cadeaux sous le sapin par de la bouse. Ceux-là réveillent mon côté Truande…

En somme, tout dépend de mon vis-à-vis et de la situation. Oui, je sais, cette période devrait appeler à la bienveillance, à l’indulgence, à la tolérance. Mais il ne faut pas pousser le bouchon. Même si on adore les guirlandes lumineuses, les petites figurines, les bougies, les clochettes, bref, tout le tsoin-tsoin, on peut avoir les boules durant les fêtes. Et ça peut faire mal.


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