Delphine Bheenick & Bénédicte Hardy : Rêves d’inclusion

Delphine Bheenick & Bénédicte Hardy : Rêves d’inclusion
En l’absence de structure adéquate pour accueillir leurs filles neuro-diverses, deux mamans fondent L’Atelier des Rêves. Leur but : faciliter l’inclusion sociétale des jeunes se trouvant dans la même situation.

Delphine Bheenick et Bénédicte Hardy sont toutes les deux mamans de deux adolescentes, Mia et Romane, âgée de 13 et 14 ans respectivement. Mis à part le fait d’être parents, Delphine et Bénédicte partagent un autre point commun : celui d’être chacune mère d’une ado neuro-diverse. En d’autres mots, l’enfant atteint de neuro-diversité présente des différences neurologiques et rencontre des obstacles qui limitent sa participation et son épanouissement au sein de la société.

Leur histoire naît d’un périple commun, celui de trouver le cadre approprié pour leurs fi lles en situation de handicap. Elles réalisent rapidement qu’elles partagent non seulement des expériences similaires en tant que parents, mais aussi une vision commune de l’inclusion et du potentiel des jeunes neuro-divers. 

Au fil des années, leur cœur de parents se nourrit d’un rêve ardent, d’une quête insatiable même : celui de créer un havre où les enfants, joyeux et épanouis, puissent enfi n être reconnu.es et valorisé.es indépendamment de leur condition. 

Un juste milieu pour accueillir des jeunes faisant partie du spectre immense qu’est la neurodiversité et n’ayant pas réussi à trouver l’endroit adéquat pour leurs besoins. Un lieu où ils.elles seraient façonné.es avec bienveillance, où leur transition vers l’âge adulte se déroulerait en toute quiétude.
Aujourd’hui, leur rêve est devenu réalité. Motivées par leur amour pour leurs fi lles et leur désir de créer une société mauricienne plus inclusive, elles ont fondé L’Atelier des Rêves au cœur de Floréal. 

Dans cette nouvelle académie, qui accueillent des jeunes à partir de 12 ans, quatre jeunes élèves s’y épanouissent déjà. Mia, Romane, Léonie et Mazarine sont les «chouchous» des adultes qui y travaillent. 

Au firmament de l’éducation, elles découvrent les joies de l’apprentissage académique, qui leur ouvriront la porte aux métiers qui les passionnent tout en s’épanouissant grâce à une série d’activités thérapeutiques à leur portée (voir cadre plus loin). En partenariat avec l’équipe de thérapeutes de New Born, Delphine et Bénédicte ont en effet mis en place un programme adapté au bon fonctionnement de cette académie ayant pour essence l’épanouissement de ses élèves. 

Une journée type débute à 9 heures et la professeure Valérie Rajah-Agare s’assure du bon déroulement de l’apprentissage des élèves. Ayant mis en place le «contextualised learning», soit des thèmes spécifi ques par trimestre, les heures passées à l’académie sont riches en connaissance. Mais leur horizon s’étend au-delà des murs de l’école pour s’ouvrir sur le monde des métiers et du savoir-faire par le biais de formations adaptées favorisant le développement de compétences, qui se matérialisent sous la forme d’outils concrets.

Encourageant les progrès individuels de chaque enfant, l’académie renforce leur confiance en soi et l’ensemble de leurs compétences jusqu’à ce que ces jeunes soient prêts à intégrer la vie professionnelle en emploi assisté. C’est dire que Delphine Bheenick et Bénédicte Hardy œuvrent pleinement pour l’inclusion de ces jeunes neurodivers en s’entourant d’une équipe ayant pour but commun le bien-être de ces derniers. 
«Il n’y a pas de place pour l’à-peu-près ici. On peut avoir toutes les qualités du monde ou des CV kilométriques mais sans empathie, il est impossible de travailler dans ce domaine», souligne Mélanie de Comarmond, directrice de l’école. À leurs côtés, Valérie, professeure, a transitionné vers l’académie pour poursuivre ce qu’elle faisait déjà : enseigner les jeunes en situation de handicap. C’est cette petite équipe qui joue un rôle impacteur pour les permettre de vivre une vie semi-indépendante. 

Dans un deuxième temps, cela se fera par le biais de la création d’une entreprise communautaire où les élèves seraient accueillis pour travailler et s’épanouir. Les jeunes employés seront libres d’aller et venir dans un cadre précis mais fl exible, afi n de leur permettre de s’adapter progressivement au changement dans leur quotidien. Enfin, inspirée des modèles international et mauricien (AFReSH), l’objectif ultime serait la création d’un foyer qui permettrait de subvenir aux besoins des nouveaux travailleurs en leur fournissant un soutien mental et physique.

 

Elle a dit 
«On n’a pas choisi d’être mamans d’enfants neuro-divers. Face à la société, on réalise que certain.es comprennent instinctivement votre enfant et d’autres, non. Or, l’empathie est importante. L’empathie se cultive. Puis il existe ce sixième sens nécessaire pour gérer nos enfants.» 
Delphine Bheenick


Le programme en bref
Parmi les activités proposées par L’Atelier des Rêves, l’équithérapie, la thérapie animale, le jardinage, l’artisanat, la pâtisserie et la cuisine, le macramé, la couture et la peinture. De l’apprentissage en cuisine à l’imprégnation des normes d’interactions sociales, chaque étape du parcours est un pas vers la réalisation de leurs potentiels, le but étant de préparer les enfants à leur vie future. 

Appel aux dons 
Afin de poursuivre son action et d’étendre son impact, L’Atelier des Rêves fait appel à votre générosité. L’ONG sollicite donc des dons pour aider à financer ses programmes et ses activités. Chaque contribution, aussi minime soit-elle, est la bienvenue et leur permettra de continuer sur leur lancée. Pour faire un don : https://online.forms.app/fando13/latelier-des-reves-donations


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