Convid-19 : l’école à la maison, pas une si mauvaise idée !

Convid-19 : l’école à la maison, pas une si mauvaise idée !
190 000 élèves confinés. Heureusement que mamans et pédagogues s’organisent pour veiller à ce que ces derniers étudient malgré la fermeture des établissements scolaires.

Mélissa et Elliot Blackburn de Sodnac 

Mélissa

Maman également d’une jolie petite Luisa, 5 mois, Mélissa a à charge l’apprentissage des mathématiques et de la lecture de son fils, Elliot. C’est lui qui a choisi qui de papa ou de maman allait lui faire la classe. «J’essaye de garder le même emploi du temps qu’à l’école, histoire d’instaurer un rythme, et cela se passe plutôt bien.» Pour mieux accompagner son fils, Mélissa fait les mêmes devoirs que ce dernier. Toutefois, elle se rend compte qu’être enseignante exige des compétences et une pédagogie qu’elle ne possède pas. Heureusement que les enseignants de l’École du centre, où étudie le petit Elliot, ont élaboré un emploi du temps très utile et restent disponibles par messagerie. «Mais il faut avouer que sa maîtresse et ses camarades lui manquent», commente Melissa.

 

Léa et Sofia de Fond-du-Sac

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Léa, l’aînée de 3 ans, est scolarisée à Greencoast, Beau-Plan. Sofia, 2 ans, est à la crèche. Katty et Yann, les parents, reçoivent régulièrement des vidéos de diverses idées d’activités à faire à la maison. Les profs sont présents et disponibles : «Ils ont tout fait pour mettre en œuvre un système en ligne pour les classes. Ils assurent et nous échangeons beaucoup par mail.» L’école à la maison se passe bien d’autant que Katty et Yann ont instauré une routine quotidienne qui fonctionne et qui rassure les filles. 

 

La famille Edoo de Quatre-Bornes 

Sabah

Saffiyah, maman de trois enfants de 14, 10 et 8 ans, estime qu’il faut à tout prix instaurer une routine pour que les enfants ne prennent pas ce «break» pour des vacances. Elle a donc mis en place un emploi du temps : tâches, temps de lecture, «playtimes» sans temps d’écran et avec ainsi que deux créneaux d’apprentissage par jour. «Cela leur évite d’être anxieux et ils restent informés tout en ne perdant pas leurs acquis scolaires.» La mère de famille reste disponible quand il s’agit d’aider ses enfants. Saad, 14 ans, a élaboré son planning et sollicite sa maman concernant quelques matières uniquement. «Je travaille plus assidûment avec Sabah, ma fille de 10 ans, qui doit prendre part aux examens de PSAC cette année. J’utilise donc toutes les ressources mises en place en ligne.» 

 

Saad,

Une initiative à saluer

@La maison – Mauritius : pour aider les accompagnateurs 

 

Séverine

Séverine Martial, directrice de la maison d’édition Les Classiques Africains, spécialisée dans les manuels scolaires pour l’Afrique francophone, a vite réagi. Avec la fermeture des établissements scolaires, elle lance un groupe Facebook : @Lamaison-Mauritius. Maman de deux garçons de 9 et 2 ans, elle s’était préparée à faire la classe à ces derniers.

Séverine lance son groupe avec une «volonté de créer du lien autrement par un partage positif, amusant, et surtout utile». Avec 400 likes au bout de cinq jours, les mamans suivent ses conseils et partagent activités et astuces. @La maison - Mauritius propose un emploi du temps car il est important de comprendre que «les enfants ne sont pas en vacances et que la routine du quotidien agit comme repère». Consciente qu’elle n’est pas enseignante, Séverine explique que dans ce contexte particulièrement angoissant, il convient de trouver un équilibre entre ce que les parents peuvent apporter comme encadrement aux enfants tout en ne négligeant pas les autres responsabilités.

Pour la directrice il est essentiel de passer rapidement aux livres scolaires numériques. Et comme les enfants travaillent souvent sur l’ordinateur à la maison, cela permet une continuité pédagogique quelle que soit la situation. D’ailleurs, beaucoup de pays africains envisagent la tablette comme support pédagogique en remplacement des manuels scolaires. Une opportunité à ne pas laisser passer !

 

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QUESTIONS À UNE PÉDAGOGUE

Delphine

«Il est essentiel d’être disponible pour mes élèves»

La situation est inédite. Comment procédez-vous pour enseigner à distance ?

Le confinement a complètement changé nos pratiques. Heureusement, nous avions déjà une plateforme d’échange avec les familles, soit un Espace Numérique de Travail (ENT) sur laquelle nous avions l’habitude de laisser notre cahier de texte et les devoirs et grâce auquel on communique par mails avec les parents et les élèves. La situation actuelle nous a simplement poussés à exploiter cet ENT au maximum.

Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Notre école a envoyé une brochure explicative aux familles en ajoutant des conseils d’organisation et en proposant le déroulement d’une journée-type afin que les enfants gardent un rythme de travail. Notre psychologue scolaire préconise aussi certaines activités pour que ce confinement se passe au mieux.

De mon côté, la continuité pédagogique me prend pas mal de temps : activités, exercices et évaluations en ligne que je place sur l’ENT. D’ailleurs, j’ai réalisé le document audio d’une dictée que mes élèves pourront écouter et faire jeudi. Une première pour moi ! Je reste aussi disponible pour les parents qui ont des questions. Après quelques jours d’enseignement à distance, je constate que je travaille plus que sur une organisation traditionnelle et je passe beaucoup de temps devant l’ordinateur.

Comment réagissent vos élèves ?

Bien pour le moment. Nous avons commencé il y a peu, mais la plupart récupère les devoirs, lit les cours, écoute ou regarde les vidéos. Ils n’hésitent pas à écrire pour demander des informations. Certains sont très volontaires.  

Pensez-vous qu’il faille réinventer l’école ?

Pour le moment, l’expérience est positive de mon côté. Mais j’avoue avoir hâte de retrouver mes élèves. Si j’exerce ce métier c’est avant tout pour les interactions enrichissantes qu’il m’apporte.

 

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