Confinement : l’amour à distance

Confinement : l’amour à distance
Ils s’aiment, mais ils ont dû mettre un terme à leurs rencontres en raison du lockdown. Comment vivent-ils cette séparation forcée ? Trois couples d’amoureux témoignent.

19 mars 2020. Chacun vaque à ses occupations lorsque les autorités annoncent le confinement national. Ceux qui sont encore au travail se dépêchent de rentrer. Chemin faisant, on se dépêche de faire quelques courses, de récupérer les gamins, de s’assurer que les parents qui sont âgés ne manquent de rien, bref on fait le max pour ne rien laisser en suspens. Du côté des ‘couples’ qui ne vivent pas encore ensemble, certains ne savent pas trop où donner de la tête ou du cœur. Il faut se décider, et vite : vivre le confinement séparément ou trouver un lieu fixe que l’on s’engagera à ne plus quitter pour une durée minimum de 15 jours. Qu’ont décidé Cynthia, Judith et Kimberley ?

 

 

Cynthia, 28 ans, web designer, et Zooher, 34 ans.

Chez moi ou chez toi ?

 

La jeune femme est toujours au boulot lorsqu’elle apprend la nouvelle. «Cela fait sept mois que nous sortons ensemble et j’ai pour habitude de passer le week-end chez mon petit ami Zooher.» Elle lui propose de l’y rejoindre ce soir-là pour ne pas se retrouver l’un sans l’autre pendant ces 15 jours de confinement. Quinze jours sans voir l’être aimé est difficilement concevable…

 

Mais en y réfléchissant, Cynthia ne se voit pas non plus quitter sa famille pendant cette période difficile. Parallèlement, elle se rend compte qu’il lui faudra mettre une croix sur les allers-retours entre son domicile et celui de son amoureux. Sans compter le risque de se faire interpeller par la police.

 

«Je voulais le protéger ainsi que les siens.»

 

Bien que tiraillée entre son envie «de passer un max de temps» avec Zooher et le besoin d’être là pour ses parents, Cynthia choisit ces derniers. D’une part, leur relation est plutôt récente et la jeune femme ne souhaite pas s’imposer chez lui. D’autre part, «la situation s’annonçait délicate en terme de produits alimentaires. Puis, comme personne n’est à l’abri, il y avait le risque que je tombe malade. Je voulais le protéger ainsi que les siens.» Cynthia se dit qu’en respectant les mesures du confinement, ils pourront se revoir en bonne santé et prêts à filer le parfait amour.

 

 

Judith, 23 ans, enseignante, et Pascal, 25 ans, photographe

Les appels vidéo, ça aide !

 

La technologie est la plus belle chose qui soit ! C’est du moins ce que pense ce jeune ‘couple’. Ensemble depuis quatre ans et demi, ils sont soulagés de pouvoir communiquer autant qu’ils le veulent grâce à Internet. «Heureusement que le monde a évolué. Imaginez avoir que le courrier comme moyen de communication !» En effet, la situation aurait été beaucoup plus contraignante dans ce cas de figure. Pour faire face à cette séparation forcée, ils se parlent via messages à longueur de journée et se fixent tous les soirs une heure d’appel vidéo. «Le voir sourire, voir ses expressions et l’entendre, ça me réchauffe le cœur», renchérit Judith.

 

«Je n’ai aucun contrôle et cela me stresse.»

 

Elle avoue néanmoins que les bisous lui manquent beaucoup. Mais ils trouvent toujours le moyen d’ajouter du piment aux conversations. «D’habitude, c’est moi qui fixe nos rendez-vous. Mais là, je n’ai aucun contrôle et cela me stresse. Je me demande si cela aura des répercussions sur notre couple ou si au contraire, on s’aimera plus fort quand on se reverra», souligne la jeune femme. Pour elle, cette séparation forcée est un couteau à double tranchant.

 

 

Kimberley, 26 ans, Community Manager, et Warren, 32 ans, contremaître

Un moyen de renforcer le couple

 

Si certains angoissent quant à la situation, d’autres croient fermement que c’est une manière pour le couple d’en sortir plus soudé. C’est le cas de Kimberley et de son fiancé Warren. Ensemble depuis trois ans, ils trouvent leur réconfort via WhatsApp et Facebook Messenger. «C’est vrai que c’est difficile car nous avions pour habitude de nous voir le week-end après une dure semaine de boulot. Mais, il y a des choses plus inquiétantes en ce temps de crise.» En effet, l’unique préoccupation de Kimberley est de savoir que son fiancé est en bonne santé.

 

«Je crois en notre amour et ce n’est pas un virus, aussi mortel qu’il soit, qui changera cela.»

 

Le pire à ses yeux : apprendre que Warren ait choppé le virus. «Je m’inquiète. Je ne suis pas à ses côtés pour m’assurer à ce qu’il applique les gestes barrières.» Kimberley pense que c’est une période sombre pour tous, mais que la sécurité de ceux qu’on aime passe avant tout. «Mis à part cela, je pense que ce confinement n’affectera pas notre couple. Nous sommes bien plus forts que cela. Je crois en notre amour et rien au monde, même pas un virus mortel, ne changera quoi que ce soit.»

 


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