Confinement : des Mauriciennes réagissent

Confinement : des Mauriciennes réagissent
Ce qu’on redoutait le plus est arrivé : l’arrivée du Coronavirus dans l’île a débouché sur un confinement national d’une durée d’au moins 15 jours, effectif à partir de 6 heures ce 20 mars. Comment les Mauriciennes vivent cela ?

Shaheen, prof de danse aérienne et coach stretching

Improviser une école à la maison

«J’ai dû mettre provisoirement un terme aux activités de Baraka Cirq. Plus de cours de danse également alors que je viens de commencer le katak… J’éviterai définitivement les réunions entre Ilan, mon fils, et ses grands-parents car j’ai lu que les enfants peuvent être des porteurs asymptomatiques du virus. Sinon, pour m’occuper, je vais me concentrer sur mes entraînements et les études. Je vais aussi improviser une école à domicile pour Ilan, qui est à un âge crucial de son développement. Et last but not least, ce n’est pas rose financièrement.»

 

Manjusha, coach de yoga

Bloquée et confinée à la Réunion

«Je suis coincée à l’île sœur où je m’étais rendue pour assister à des ateliers bien-être. Sauf que tout est tombé à l’eau avec le Covid-19 et le confinement. C’est assez chaotique ici : les

gens sont en mode panic buying. J’avoue avoir suivi la cadence. Heureusement qu’il n’y avait pas grand monde. J’ai donc pu respecter un mètre de distance. Sinon, pas de pénurie de P-Q à signaler ici. Pour s’occuper, on cuisine, on mange, on regarde la télé ou on passe du temps sur Youtube. J’ai même commencé à apprendre la salsa en ligne.»

 

Anoushka, food stylist et cuisinière

Le ménage pour rester zen

«J’essaie de ne pas paniquer, de respecter les précautions voulues. Sinon, je fais le ménage : la propreté m’aide à rester zen. Je m’occupe de mes plantes et je fais de la lecture quand je n’écris pas. Par contre, mes deux petits businesses sont très affectés. Je souhaite vivement que ça se calme au plus vite et que tout le monde se serre les coudes pour sortir de cette situation rapidement.»

 

Marjorie, secrétaire dans un cabinet d’avocat

Une pensée pour ceux qui ne peuvent faire leurs courses

«Je suis inquiète pour ma famille, surtout pour mon fils qui est dans l’hôtellerie. Moi, j’ai la possibilité de travailler en remote. Je pense aussi aux autres familles qui ont des enfants… Et à ceux qui ne peuvent faire leurs courses car ils n’ont pas encore reçu leur salaire. Sinon, je m’occupe en suivant de très près les nouvelles locales et internationales. Je vais aussi profiter pour me remettre au macramé, au crochet et prier.»

 

Anne-Gaëlle, artiste pop

Créer en confinement

«Déjà, j’ai dû annuler mon déplacement sur Rodrigues. Vu qu’on est dans l’événementiel, tous nos concerts et événements sont annulés. Mais pour reprendre ce que dit Recording Academy, «creativity is not cancelled, music is not cancelled, inspiration is not cancelled!» On va utiliser ce temps de confinement pour écrire les chansons du deuxième album et travailler sur notre projet. J'ai aussi un stock de livres à lire, plein de musiques à écouter et à créer. Positiver, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Par exemple, j’ai commencé à apprendre à jouer du ukulélé.»

 

Mélanie, restauratrice healthy

Les fake news n'arrangent pas les choses

«C'est la grosse panique. Les réseaux sociaux et toutes ces fake news n'arrangent pas les choses. De notre côté, nous venons d'ouvrir un business de restauration healthy et nous recevons toujours des commandes malgré le confinement. Nous avons pris la décision de continuer nos activités pour nous maintenir à flots car nous ne sommes pas profitables pour le moment. C';est donc une nécessité pour nous de répondre à l'appel. Le restaurant est fermé bien sûr, mais les gens peuvent commander et on assurera la livraison des plats à domicile.» 

 

Christine, responsable d'équipe 

À l'affût de la moindre petite nouvelle

«Jusqu'à hier, je vivais le confinement par procuration. Mon fils vit à Paris et son entreprise fonctionne en remote depuis presqu'une semaine déjà. C'est l'angoisse pour son père et moi, même si on ne veut pas céder à la panique. Heureusement qu'on peut communiquer à travers des video calls. Depuis ce matin, on s'occupe comme on peut. On est à l'affût de la moindre petite nouvelle locale et internationale. En même temps, c'est difficile de démêler le vrai du faux ! Il va falloir être fort mentalement...»

 

Janique, agent de vente

Gérer comme on peut

«Je m'inquiétais pour mon fils de 5 ans, qui va à l'école, et pour mes parents qui sont âgés. J'aide la chance que les directeurs de ma compagnie nous ont placés en télétravail depuishier après-midi. Que cela s'applique à toute la population est une très bonne décision. Bref, le confinement est une très bonne chose. Pour la nourriture et les médicaments, on a fait nos emplettes. Ce n'est pas évident d'avoir à gérer enfant, maison et travail en même temps. Mais on essaie de gérer comme on peut.»

 


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