Le Centre culturel d’expression française de Curepipe vous a accueilli tout récemment. Dites-nous en plus ?

Le but était d’offrir un aperçu de mon premier documentaire intitulé Unearthing History: A forgotten cemetery in Mauritius. Ce projet a été un véritable défi et il était intéressant de partager cette expérience avec le public présent.

Qu’est-ce qui a déclenché votre passion pour la photographie et le cinéma ?
Enfant, je regardais la télévision comme la plupart des gamins de mon âge, c’est-à-dire pour me divertir. Mais au fond de moi, je savais qu’il y avait autre chose à faire avec les images. Puis un jour, mon père m’a invité à regarder 
The Picture of Dorian Gray d’Albert Lewin. En introduction au film, il y avait 
ce reportage dépeignant comment le réalisateur jouait avec les éléments du décor… J’y ai trouvé une explication à ce qu’une image peut raconter.

Avez-vous développé un lien particulier avec votre appareil photo au fil du temps ?

À mon sens, celui-ci n’est qu’un moyen de matérialiser. C’est le processus créatif et le raisonnement qui le sous-tend qui importent. Je me questionne toujours sur le message que je veux véhiculer, le regard différent qu’on peut porter sur un sujet, un paysage ou encore comment raconter une histoire avec les décors, la lumière ou les personnages présents dans la scène.

Qu’est-ce qui distingue vos photos aériennes de la nature ?
Définitivement les perspectives avec lesquelles je joue pour composer mes cadres. Contrairement à la photographie de portrait, je ne peux déplacer un arbre ou une montagne. Le jeu de positionnement est donc plus complexe car même si le sujet bouge, on n’en a pas toujours le contrôle. C’est cette recherche qui est amusante.

Une rencontre, une expérience mémorable ?
C’était lors de la réalisation d’une photo d’un pêcheur au Morne. La lumière était magique. Pas de vent, pas de vagues. La marée était basse. J’en ai profité pour prendre quelques clichés de paysages jusqu’à ce que j’aperçoive des pêcheurs qui marchaient. Les ondulations de leurs pas dans l’eau étaient du plus bel effet. Je me suis approché de l’un d’eux et il y avait cette belle surexposition due au soleil couchant. Lui était dans une zone trop sombre du cadre. J’ai réfléchi comment utiliser cette tache blanche à mon avantage et j’ai décidé de placer mon sujet au milieu pour le mettre en valeur. Les oiseaux se sont joints au décor. La scène immortalisée donnait l’impression de sortir 
d’un autre monde. Et au final, c’était ma plus belle photo.

Vous avez participé au 35AWARDS, un concours international majeur. Qu’est-ce qui fait l’unicité d’une photo ? 
Une grande photo, donc parfaite et en même temps originale en tout point, implique que le photographe ne pourra jamais refaire la même.

Vous dites que «l’intérêt d’un documentaire est de pouvoir instruire». Est-ce pour cela que vous avez choisi cette forme d’expression ?
Le documentaire a le pouvoir de bouleverser les esprits. Le réalisateur que je suis souhaite faire germer une graine chez ceux qui seront les plus réceptifs aux messages que je souhaite faire passer et ainsi, peut-être faire éclore en eux d’autres pensées ou idées qu’ils partageront ensuite. Cela dit, un film peut aussi transmettre des messages, mais le format documentaire va droit au but. 

Une thématique qui vous est chère ? 
La musique ! J’aimerais réaliser des documentaires sur la façon dont je la perçois, mais aussi des documentaires animaliers et sur des lieux rarement visités par l’homme.

Des projets futurs en perspective ?
À terme, un documentaire consacré à la musique ! Mais je souhaite aussi voyager pour aller à la rencontre de femmes et d’hommes de cultures opposées à la nôtre pour m’enrichir et éventuellement, faire réfléchir mon public.