À toi, à nous

À toi, à nous

Je dis : «Nous étions nés l’un pour l’autre.» Mais pense à ce qu’il a dû falloir de chances, de répétition, de cause, de concours, de coïncidences pour réaliser ça, simplement notre amour. Pense qu’avant cela nous avons vécu seuls, séparés, égarés et que c’est long le temps, que c’est grand le monde et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer.

La première fois, tu étais si belle, si grande et si éclairée que tout le monde te regardait. Moi, tu m’effrayais ; je n’osais pas t’approcher de trop près, je te contemplais de loin. J’étais d’une jalousie extrême à voir tous ces gens profiter de toi, te parler, rire avec toi. J’avais l’impression que toutes ces personnes avaient envie de te dire quelque chose et que pour ce faire, ils t’applaudissaient. Applaudir, taper dans ses mains pour exprimer ses sentiments… C’est quand même bizarre à voir la première fois ! Alors comme j’avais plein de choses à te dire mais que je n’osais pas t’approcher, je t’applaudissais à chaque fois que je passais devant toi.

Mais je ne voulais pas être de ceux qui t’applaudissaient. Je voulais faire partie de ceux qui te parlaient. Je suis donc allé voir ces drôles de gens qui avaient la chance de te parler. Et j’ai osé leur demander de quelle manière je devais t’aborder. Ils m’ont tous répondu la même chose «Sois toi» ! Je suis donc retourné te voir, et au lieu de t’applaudir, je t’ai dit «Me voici tel que je suis». Tu ne m’as jamais répondu. Tu as vécu et cela m’a déçu. Mais je t’ai touché et à ce moment précis, j’ai senti que je ne pourrais plus jamais me passer de toi. Ou saurons-nous ce soir si tu n’avais pas rougi sous la lumières quand j’ai voulu t’aider à mettre ton manteau ? Tu aurais pu ne pas comprendre et moi ne pas oser.

Tu me parles. Je te vois. Moins proche, plus attachante, Moins vivante, plus touchante, Tu me hantes, tu m’enchantes! Tu m’échappes, je t’appelle. Tu me manques, je t’attends.

On s’aime d’abord par hasard, par jeu, par curiosité pour avoir lu, dans un regard, des possibilités. Et j’y suis pris toutes les fois. À me demander ce que je ressens pour toi. J’aime tellement y être pris qu’il n’y aucune explication possible de ce ressenti ! Je vis et toi aussi !

Scène, Femme je t’aime.


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