Lauréate de la finale internationale de Mdxcelerator 2023, Yovanie Sevanandee a battu des concurrent.es du Royaume-Uni et de Dubaï. Ce succès s’accompagne d’un prix de 3 000 livres sterling (environ Rs 170 000), qu’elle a l’intention d’investir dans sa start-up.
Qu’il n’y ait qu’une poignée de femmes évoluant dans le domaine de la cybersécurité n’est pas pour intimider la jeune fille. Elle n’en a cure des aspects techniques ou que ce soit un secteur à prédominance masculine. Ce qui l’importe ? Se forger sa propre identité en tant qu’entrepreneure dans ce domaine. Et tout porte à croire que l’étudiante en deuxième année de cybersécurité et criminalistique à l’université Middlesex de Maurice a ce qu’il faut pour réussir.
Yovanie a en effet remporté la première place au Mdxcelerator International 2023, un concours qui offre aux entrepreneur.es en herbe une plateforme pour présenter des idées commerciales innovantes. Animée par une passion indéniable pour l’entrepreneuriat, elle a vu dans ce concours l’occasion parfaite de se faire connaître, de nouer des contacts avec divers experts et surtout, de bénéficier d’un coaching inestimable de la part d’entrepreneur.es chevronné.es et prospères.
Née d’une prise de conscience, son idée de start-up, baptisée Yo Cyberwatch, vise à pallier le manque de protection contre les cyber-attaques dont souffrent les petites et moyennes entreprises (PME). Ces attaques prennent souvent la forme de vol d’actifs numériques et d’informations sensibles.
Selon l’étude Global Economic Crime and Fraud Survey 2022 de PwC, quatre entreprises sur dix ont été victimes de fraude numérique, dont environ 31 % ont été commises par des pirates informatiques et 28 % par des groupes criminels organisés. «Yo Cyberwatch vise à donner les moyens aux PME, qui ont souvent du mal à s’offrir les services coûteux d’experts en cybersécurité, de se protéger contre les cybermenaces. L’objectif est donc de leur proposer des solutions de cybersécurité spécialement conçues pour ce secteur à des prix abordables», explique-t-elle.
Présentée comme une application web, Yo Cyberwatch permettrait aux PME de s’inscrire sur la plateforme pour bénéficier des services d’experts en cybersécurité crédibles et disponibles 24 heures sur 24. Et le but ultime serait de dépasser les frontières mauriciennes pour attirer des PME du monde entier.
Mais la route vers le succès est souvent semée d’embûches et ce n’est pas Yovanie qui dira le contraire. Entre défis et imprévus qu’elle est déterminée à surmonter, la jeune tenace se prépare à lancer sa plateforme en septembre 2023.. «Une fois cette étape franchie, nous nous concentrerons sur l’aspect marketing», ajoute-t-elle.
L’étudiante encourage d’autres femmes à croire en elles-mêmes et en leurs capacités. «Embrassez vos forces, vos compétences et votre point de vue unique en tant que femme dans l’industrie de la technologie.» Elle insiste également sur l’importance de prendre soin de soi. «Il est important de maintenir un bon équilibre entre vies professionnelle et privée, à demander de l’aide en cas de besoin et à faire des pauses régulières pour se ressourcer.» À voir la jeune fille épanouie que nous avons rencontrée, gageons que Yovanie pratique ce qu’elle prêche.
Où sont les femmes ?
Selon un rapport publié par Cyber Crime Magazine, les femmes ne représentaient que 25 % de la main-d’oeuvre mondiale dans le domaine de la cybersécurité en 2021. Il en ressort que bien que ce domaine soit en pleine expansion, il souffre d’une pénurie importante de professionnels qualifiés. Les facteurs avancés qui contribuent à la faible présence des femmes ? La cybercriminalité n’est pas un choix de carrière traditionnel et la complexité du secteur, entre autres.
