Veena Pulton : «Ce livre possède une âme»

Veena Pulton : «Ce livre possède une âme»
La co-auteure de Mon Gynéco Mon Guide, qui compte une longue carrière d’enseignante, revient sur l’aventure signifi cative menant à la publication du livre de son époux feu Dr. Aravind Pulton, gynécologue-obstétricien.

Mon Gynéco Mon Guide est le premier livre dédié à la femme dont l’auteur est un gynécologue obstétricien mauricien. Comment avez-vous vécu ce cheminement jusqu’à la publication de l’ouvrage en tant que co-auteure ?

Je ne peux parler de ce livre sans parler de mon époux. Il était un passionné de gynécologie, un pédagogue, un conférencier. Il aimait partager ses connaissances. Il trouvait du temps pour écrire, il avait soif d’apprendre et de partager. Mon cheminement jusqu’à la publication du livre a duré deux ans. Et durant ces deux ans, j’ai eu la chance de découvrir un monde d’édition et de publication valorisant et enrichissant. Le lecteur doit être conscient du travail ardu qu’il y a derrière ce livre. Cela a demandé des décennies de travail. à mon époux. Et moi, de longues préparations, des heures à imaginer comment attirer l’attention du lecteur, à chercher les mots justes. En tant que co-auteure, j’ai créé tous les termes lexicaux que l’on retrouve dans les dernières pages du livre. J’ai aussi veillé à intégrer des illustrations en couleurs pour rendre le livre plus agréable.

Ce livre, riche en enseignements pour la femme actuelle et la génération à venir, est un héritage légué par votre époux. Quel est votre ressenti ?

Je dirais que ce livre possède une âme. C’est SON livre. Il est absent physiquement, mais omniprésent. J’ai effectué un voyage avec lui durant la préparation du livre. Le choix de la couverture est tout un symbole. Tout comme cette mer nourricière, source de vie, Aravind aidait à donner la vie. Il était lui même une personne pétillante, un bon vivant, qui respirait la vie. Le voilier, tout comme ce livre, nous oriente et nous ouvre la voie vers la connaissance et la richesse. Le bleu n’est autre que la couleur préférée de mon époux. Ce livre qu’il lègue offre l’opportunité à la femme d’accéder à des informations fiables et éclairées. Il vient dissiper les doutes qui les rongent. Nos aînées n’ont pas eu la chance d’avoir toutes ces informations essentielles à portée de main. Ce livre est donc destiné à toutes les femmes.

Comment a-t-il été accueilli depuis son lancement en novembre 2022 ?

J’ai eu l’occasion de rencontrer des universitaires, des jeunes femmes et d’autres encore qui sont intéressées par cet ouvrage. Certains m’ont dit qu’il doit se retrouver dans chaque foyer mauricien. J’ai aussi reçu des demandes pour traduire le livre en anglais. Ce sont des retours encourageants. Pour ma part, je souhaite démontrer que ce livre est un atout pour la femme.

Peut-on dire que Mon Gynéco Mon Guide tend à vulgariser la gynécologie ?

Oui ! Tout est simplifi é, tout est expliqué de manière concise. C’est un livre pédagogique. Les informations que l’on trouve sur Internet ne sont pas forcément sûres ; on peut être déboussolé.e par tout ce qu’on lit sur la Toile. Mon Gynéco Mon Guide va, lui, vers l’essentiel et donne les explications voulues dans des mots simples. Mon époux avait l’art de rendre la gynécologie accessible. Il a couvert tous les problèmes que les femmes se posent sur leur corps, leur santé ou encore sur la grossesse.

Les sujets liés à la gynécologie sont-ils tabous à Maurice?

Quand une femme choisit un gynécologue homme c’est qu’elle est prête à partager son intimité avec lui. Il n’y a donc pas de tabou. Elle lui fait confiance. Elle sait que c’est un professionnel de la santé qui va l’accompagner,la guérir. Le climat de confiance entre patiente et médecin est essentiel.

Cela dit, chaque personne est issue d’un milieu différent, a sa propre susceptibilité et sensibilité. Il doit donc agir un peu comme un psychologue, savoir détendre l’atmosphère. Mon époux savait cultiver cela. Puis, les sujets liés à la gynécologie sont de moins enmoins tabous aujourd’hui car on en parle dans les médias et le public est invité à poser des questions. Bref, c’est subjectif. Il y a des personnes plus ouvertes que d’autres.


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