Faites des MÈRES

Faites des MÈRES

AMOUR TOUJOURS. Ou presque. Même si l’amour d’une mère est incommensurable, il y a quelques exceptions à la règle pour X ou Y raison (lire notre reportage en pp 20-21). Mais pour la grande majorité, nous avons baigné et baignons dans cet amour maternel inépuisable. Et c’est ce que nous nous apprêtons à célébrer en ce dernier dimanche de mai.

De ma mère, je retiens, ceci : «Une fois qu’il sera né, il ne t’appartiendra plus et tu devras respecter cela.» De mon père : «L’enfant est né, il faut le nourrir et l’aider à devenir quelqu’un de bien.» Ils ont tous deux raisons. Être mère c’est cela. Mais c’est aussi bien plus. Le poète Khalil Gibran le résume bien : «La mère est tout dans la vie : elle est la consolation dans la tristesse, l’espérance dans la détresse et la force dans la faiblesse. Elle est la source de l’affection, de la compassion, du pardon.»

Pour ma part, j’ai regardé grandir mon enfant avec ce mélange de crainte, de déchirement, d’admiration, de soulagement. Le tout saupoudré d’un besoin vital de le protéger. Comme la lionne qu’on est toutes au fi nal.

SOUVENIRS À LA PELLE. Chaque dernier dimanche de mai était autant de souvenirs emmagasinés. Les premières années forcément avec papa comme chef d’orchestre. Puis c’était le petit-déj’ au lit avec ces toasts brûlés, les poèmes et les chansonnettes sonores qui faisaient chavirer mon cœur, les cartes avec ses fautes d’orthographe, les cadeaux fabriqués en classe qu’il me montrait avant la fête en me précisant que je devais faire semblant d’être surprise le jour venu… Je me souviens de la fois où j’ai reçu un ‘objet d’art’ en forme de gros galet affi chant un large sourire bleuté. C’était une version hybride de la tête de Humpty Dumpty et d’un Schtroumpf. Il me sert toujours de presse-papier celui-là !

Des souvenirs impayables, qui gomment tout ce qu’on ne vous a pas dit. Car être maman c’est aussi se retrouver dans le wagon d’une montagne russe sans pouvoir en débarquer. C’est de tenter tant bien que mal de ne pas faillir à la tâche. C’est de faire une croix sur le sommeil, sur les soirées entre copines. C’est aussi s’inquiéter systématiquement de son bien-être même s’il est devenu adulte…

UNE MAMAN ‘ORDINAIRE’. Mais faut-il pour autant se mettre la pression ou subir la pression d’être une ‘bonne mère’ ? Puis c’est quoi au juste être une ‘bonne mère’ ? Pas de formule magique ou de théorie prouvée, ici. Il y a ce que l’on tient de sa mère, qu’on choisira d’appliquer ou non. Il y a ce qu’on va découvrir et appliquer par instinct maternel, chaque enfant étant unique.

En marge de cette fête, j’ai envie de vous faire le cadeau d’un petit conseil d’une lionne à une autre : n’ayez pas peur d’être une mère ‘ordinaire’. Ce n’est pas grave si vous n’êtes pas toujours au taquet, si votre enfant ne mange pas de légumes verts lors d’un repas. Ce n’est pas grave s’il enfi le un vêtement taché, si vous choisissez la facilité en le mettant devant la télé pour respirer un peu ou si vous l’envoyez chez mémé pour profi ter d’un moment avec son père.Ça n’en fait pas de vous une mère indigne. Ça fait juste de vous une mère ordinaire, qui a de l’amour à en revendre et à donner. Bonne fête à toutes les mamans, à celles en devenir, à celles qui sont décédées et qui vivent dans nos cœurs.


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