Anne Murielle Ravina : «Je ne suis pas une collectionneuse de couronnes ! J’ai simplement eu envie de me surpasser.»

Anne Murielle Ravina : «Je ne suis pas une collectionneuse de couronnes ! J’ai simplement eu envie de me surpasser.»
Après avoir raflé la 12e place à l’édition 2018 de Miss World, la Miss Mauritius 2017, qui vit à Pointe-Canon, Rodrigues, représentera le pays à la 70e édition de Miss Univers en Israël ce décembre. Conversation avec une jeune femme de 26 ans aussi simple que sensée.

Agenda chargé pour Anne Murielle Ravina, enseignante de dessin et d’humanité. Depuis son arrivée à Maurice le 6 novembre dernier, elle n’arrête pas de voguer d’une activité à une autre. Idéal pour parfaire ses jambes fuselées sans doute. Entre formation au catwalk, formation en communication, shooting vidéo… les activités ne manquent pas au fur et à mesure que le 16 décembre 2021 approche pour la tenue de Miss Univers en Israël. Sauf gros imprévu en raison de la situation sanitaire, bien sûr. Déjà, la fermeture des frontières mauriciennes n’a pas permis à notre consœur de Rodrigues d’arriver plus tôt. C’est d’ailleurs en ligne que les préparatifs ont commencé pour Anne Murielle Ravina avec l’organisation de Miss Maurice, détentrice de la franchise Miss Univers ici. Pourtant, malgré cet emploi du temps resserré, la jeune Miss se montre accessible pour cet interview, volontaire et conciliante même. Attitude qui laisse transparaître que la Miss Mauritius 2017 a la tête sur ses épaules, bien que cette tête ait été couronnée d’une douzième place à l’édition 2018 de Miss World. Grâce aux sponsors et relations du Miss Maurice Organisation, Anne Murielle Ravina s’est envolée le samedi 20 novembre pour les États-Unis en transitant par Londres. Objectif : rencontre avec les sponsors et surtout derniers préparatifs, incluant grooming, coiffage et essayage. Costume national, robes de soirées, et habits du quotidien, la garde-robe de notre représentante est signée par le Costume & Fashion designer américain Carl Andrada.

«C’est cela la beauté des concours», nous glisse Anne Murielle Ravina dans une conversation téléphonique de plus en plus hachée alors qu’elle arpente les artères de Port-Louis. Faiseurs de rencontres improbables, d’occasions de voyager, d’échanges multiculturels et de découvertes multisensorielles quand ils ne sont pas multi-disciplinaires, les concours de beauté semblent défi nitivement formateurs.

Après un passage remarqué à l’édition 2018 de Miss World, vous voilà en route pour la 70e édition de Miss Univers 2021…

C’est une bénédiction et je la reçois avec beaucoup d’humilité et de gratitude. Je remercie l’organisation pour sa confi ance. Et je fais tout pour honorer cette décision et faire honneur à la République.

Serait-ce qu’une bonne étoile veille sur vous ou est-ce le fruit du travail et des efforts fournis ?

Je pense personnellement que c’est un mélange de tout cela. Quand on fait le bien, on récolte le bien. Puis il faut surtout être toujours déterminée et consistante. D’où ma persévérance et ma loyauté dans tout ce que j’entreprends.

Pourquoi accepte-t-on de participer à un concours de beauté : d’abord universitaire, puis national et enfin international ?

Pour moi, un concours de beauté est une école de vie. D’ailleurs, j’ai personnellement beaucoup appris. Mais je ne suis pas une collectionneuse de couronnes ! J’ai simplement eu envie de me surpasser, de devenir meilleure et de continuer l’aventure. Pour moi chaque concours m’a permis de m’enrichir, d’avoir une plateforme et une voix pour mettre en avant des projets sociaux, de travailler pour des causes qui me tiennent à cœur.

Comment vous préparez-vous à affronter ce qui vous attend en Israël ?

Cela implique une préparation aussi bien mentale que spirituelle. Puis il y a toute la partie axée sur la communication, la formation aux projets et au catwalk. Il y a vraiment un grand travail derrière ces préparatifs et je suis formée par différents membres de l’organisation. Un concours passe aussi par la préparation de la garde-robe et les soins de beauté du visage et du corps afi n d’être au taquet. Et cela ne peut se faire sans le soutien des différents sponsors.

Partez-vous avec un avantage concurrentiel face aux 76 candidates en lice pour Miss Universe ?

Mon expérience au niveau international grâce à ma participation à Miss World me donne un petit plus, mais ce n’est pas la même plateforme. Chaque compétition est spécifi que. Donc, il n’y a aucune garantie pour être au top. D’où le fait que je ne me repose pas sur mes lauriers et que je redouble d’efforts.

Voyager en temps de pandémie, c’est comment ?

C’est un challenge que je pense relever haut la main. Je connais les restrictions ; je dois juste me conditionner et garder la tête sur les épaules pour me protéger et prendre des précautions.

POUR MOI, UN CONCOURS DE BEAUTÉ EST UNE ÉCOLE DE VIE. D’AILLEURS, J’AI PERSONNELLEMENT BEAUCOUP APPRIS.

Quelques mots sur votre garde-robe ?

Tous mes vêtements portent la signature du designer américain Carl Andrada. Toutes les discussions se sont faites en ligne. Comme je suis la première Rodriguaise à participer à Miss Univers, on a décidé d’intégrer les couleurs et spécificités de mon île natale dans le costume national.

La mode durable, vraie tendance ou concept éphémère ?

Vraie tendance ! La fast fashion nuit beaucoup à l’environnement. Personnellement, la mode durable me permet de mettre en avant ma créativité. Cela permet aussi de faire comprendre aux jeunes qu’on peut être à la mode en adoptant les 3R : Reduce, Reuse Recycle. On va ainsi diminuer notre impact sur l’environnement.

Les concours de beauté vantant le physique et les tailles 34-36 ne font-ils pas tache dans une ère de ‘body positivity’ ?

Chaque concours est basé sur ses propres critères. Mais on doit respecter la différence et ne pas s’adonner au ‘body shaming’, qui peut avoir un effet néfaste sur la santé mentale de l’autre. La meilleure partie de vous n’est pas votre corps et ce que les autres peuvent voir et penser. Le véritable amour commence par l’acceptation de soi, qui va dans les deux sens : j’accepte qui je suis et comment je décide d’être mais j’accepte et respecte surtout qui vous êtes et ce que je ne suis pas.

Vos photos et citations sur Instagram témoignent de votre belle forme physique et mentale. Quel est votre rituel quotidien ?

Je fais de la gym et parfois, le jeune intermittent. Comme je vis avec une grand-mère très traditionnelle, je mange des repas très équilibrés. Ce qui n’empêche pas quelques incartades de temps en temps. Les limites imposées tiennent surtout du souci d’être en bonne santé.

Vos souhaits à l’aube d’une nouvelle année qui se profile ?

Je souhaite que 2021 se termine en beauté pour moi et que l’univers me donne ce que je mérite au concours de Miss Univers. Chaque fin d’année représente un tournant et j’espère que mon plus grand rêve se réalise. Sur le plan général, je souhaite vraiment qu’on puisse sortir de cette pandémie pour que la vie reprenne son cour, qu’il y ait moins d’incertitudes et de pertes de vie humaine.

«LA MEILLEURE PARTIE DE VOUS N’EST PAS VOTRE CORPS ET CE QUE LES AUTRES PEUVENT VOIR ET PENSER.»


LSL-logo