ANNE-MARIE ET YVES PAUL : L’amour d’une vie

ANNE-MARIE ET YVES PAUL : L’amour d’une vie
Il n’y a rien de tel qu’une belle histoire de cœur pour se mettre du baume au… cœur. Celle qu’on vous conte est longue de plus de 45 ans et est truffée de beaux souvenirs.

Anne-Marie et Yves. Elle a 15 ans et lui, 24 lorsque leurs regards se croisent pour la première fois. L’adolescente joue aux billes dans la cour en compagnie de son frère. Le jeune homme d’alors rend visite à sa cousine. Celle-ci ainsi que les parents de la jeune fille habitent la même maison, l’une à l’étage et les autres au rez-de-chaussée. Ce jour-là, Yves porte une chemise à carreaux de couleur marron sur un pantalon à pattes d’éléphant beige. 

On est en 1975. Au beau milieu d’une décennie qui, aujourd’hui encore, est source d’inspiration inépuisable. On nage en pleine période de la libération des femmes. Le mouvement hippie bat son plein. Le disco inonde les ondes. Mode et musique riment. On prône l’unisexe à travers le style. Les femmes arborent des coupes à la garçonne, le pantalon, le blazer. Et les hommes, les cheveux longs, les imprimés floraux. Chacun.e revendique sa part de masculinité et de féminité. C’est le temps du ‘flower power’…

C’est aussi le temps des amours pour Anne-Marie et Yves Paul, âgés aujourd’hui de 61 et 71 ans respectivement. Un amour, qui va s’installer dans la durée. «Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’elle était la femme de ma vie. C’était le coup de foudre.», se souvient Yves.

Du haut de ses 15 ans, la jeune fille ressent «une connexion instantanée, une émotion indescriptible». Les sentiments – si ce n’est le coup de foudre – sont partagés. Elle est attirée par le style très soigné du beau. Les visites sont régulières. De fil en aiguille, «on a commencé à se tenir par la main et à se regarder dans les yeux», raconte Anne-Marie.

Puis vient cette fameuse soirée où ils vont danser chez la cousine. «Elle portait une robe en jean kaki et crème, des compensés et un bandeau dans les cheveux…» Et ils dansent. Notamment sur cette chanson de Frédéric François, Viens te perdre dans mes bras. Ils ne pensent à rien. Sauf à eux. À leur amour bourgeonnant.

Les années filent. Ils apprennent à se connaître. «On se rencontrait à la messe chaque dimanche. Puis on allait manger des boulettes au Ding Dong Snack à Port-Louis», raconte Yves en souriant. Avant d’ajouter : «Je me souviens encore de sa jeune voix câline…»

De rendez-vous en rendezvous, leur amour grandit. Passer à l’étape supérieure devient une évidence. «Comme j’étais très jeune, il fallait avoir l’autorisation écrite de mes parents», se rappellet-elle. S’ensuit la demande en mariage. Paul précise : «Comme je devais faire bonne impression, je me suis fait aider par ma sœur. La lettre, joliment décorée, accompagnait un bouquet de fleurs disposé dans un panier. Et c’est ma nièce qui a déposé ma demande chez les parents d’Anne-Marie.»

Vient l’heure de l’attente de l’acceptation parentale. Elle est de courte durée pour Yves, qui jouit d’une bonne réputation. La date du mariage est fixée : le 19 janvier 1978, soit quelque trois ans après leur première rencontre. Sauf que c’est sans compter les caprices de Dame Nature. Le jour du mariage, l’île passe en alerte cyclonique. Le stress ! Une alerte de niveau 3 équivaudrait à l’annulation du plus beau jour de leur vie vu que l’église fermerait ses portes… «Mais on a eu de la chance. Peut être parce que le cyclone avait été baptisé Fleur… On s’est marié alors que le pays était en alerte no. 1», confie Paul.

Depuis, 45 ans se sont écoulés. Leur amour a grandi. Avec, leurs filles et petits-enfants. Dans leur maison de Beau-Bassin, les murs sont tapissés de cadres à photos. Idem sur les étagères. Autant d’instantanés de leur vie que de souvenirs gravés. Comme ces photos de voyage qui les a menés sur les côtes italiennes, berceau de la renaissance et du romantisme. Ou leurs sorties en amoureux. Ou encore durant une fête… 

Leur complicité saute aux yeux. Tout comme le sens de l’humour qui rythme leurs échanges. Oui, leur amour est toujours aussi probant. Comme le bon vin, il s’est bonifié avec le temps. Et ils ont toutes les raisons d’être fiers et heureux. Anne-Marie et Yves ont célébré leurs noces de vermeil le 19 janvier autour d’un dîner, non sans avoir assisté à la messe. Quarante-cinq ans de vie commune. Quarante-cinq ans de bonheur partagé. Quarante-cinq ans d’amour. Qui n’en finissent pas d’inspirer les siens et les ami. es de leurs enfants.

 

40 ans et une surprise YVES PAUL : «Nos 40 ans de mariage… Quel souvenir mémorable ! Les enfants avaient décidé de nous faire une surprise. Ils nous avaient annoncé qu’on irait Chez Manuel pour un repas familial. Du coup, Anne-Marie et moi, on se laisse porter. Sauf que pendant le trajet, je remarque qu’on dépasse la destination. Je m’empresse de le signaler, mais on me sort qu’un autre restaurant a ouvert ses portes. On continue donc la route jusqu’au Long Beach Hotel où à notre grande surprise, tout le monde nous attendait. Mes petits-enfants étaient également complices. Et là, c’était ‘Bon anniversaire’, des embrassades, une belle décoration, un énorme gâteau...

On était dans une chambre. Les enfants nous ont dit qu’on était là pour la journée uniquement. J’ai lancé que c’est dommage qu’on ne puisse pas nager. C’est alors qu’une de mes filles m’a demandé de jeter un œil dans l’armoire. C’est ce que j’ai fait et surprise, tous les vêtements voulus y étaient. On ne s’était rendu compte rien ! J’étais très ému.»

ANNE-MARIE PAUL : «Je me suis rendu compte que mes petits-enfants étaient complices aussi. Ils profitaient de ce que je me rendais à la boutique pour prendre nos vêtements en cachette et les glisser dans leur sac ! Nous sommes restés deux jours à l’hôtel. C’était un moment inoubliable.»


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